
Après des mois d’isolement et de multiples péripéties, l’équipage Crew-10, composé des Américaines Anne McClain et Nichole Ayers, du Russe Kirill Peskov et du Japonais Takuya Onishi, a finalement touché terre. Leur amerrissage, réalisé samedi au large de la Californie à bord de la capsule Dragon de SpaceX, met un terme à une mission de près de cinq mois dans l’espace qui n’a pas été de tout repos. Cette dixième mission de rotation d’équipage de la Station spatiale internationale (ISS) s’est déroulée dans le cadre du programme « Commercial Crew » de la NASA, une initiative censée révolutionner l’exploration spatiale mais qui semble accumuler les obstacles.
La descente de la capsule Dragon, propriété du controversé Elon Musk, fut une véritable épreuve. Après s’être détachée de l’ISS, la capsule a dû affronter une entrée dans l’atmosphère terrestre des plus brutales, ralentie in extremis par des parachutes gigantesques. Une fois l’amerrissage réussi, la récupération par un navire de SpaceX, et l’ouverture de la capsule pour libérer les astronautes, ont conclu cette odyssée spatiale. Cette mission, baptisée « Crew-10 », a certes permis de réaliser quelques expériences scientifiques, allant de la croissance de plantes à l’étude des réactions cellulaires à la gravité, mais elle a surtout mis en lumière les fragilités des partenariats privés en matière spatiale.
Le départ de cet équipage en mars avait été particulièrement scruté, et pour cause : il était censé débloquer une situation critique, celle de deux astronautes américains, Butch Wilmore et Suni Williams, laissés pour compte dans l’espace pendant neuf mois. Coincés sur l’ISS à la suite de défaillances répétées du vaisseau Starliner de Boeing, leur calvaire a enfin pris fin. Le fait que M. Wilmore, après vingt-cinq ans de service dévoué, ait décidé de prendre sa retraite juste après cette mésaventure en dit long sur l’état actuel de la confiance dans ces programmes. Malgré le récent arrimage de l’équipage Crew-11 pour six mois, l’ombre des incidents répétés plane sur l’avenir des missions spatiales privées.