
La chute du régime de Bachar Al-Assad en décembre 2024, loin d’apporter la stabilité espérée, semble avoir ouvert une nouvelle ère d’incertitude pour les réfugiés syriens. Selon le ministre de l’intérieur turc, Ali Yerlikaya, 550 000 Syriens seraient rentrés dans leur pays, un chiffre qui masque une réalité bien plus sombre. Combien de ces retours sont véritablement volontaires, et combien sont motivés par la pression ou le désespoir face à des conditions de vie précaires en Turquie ?
Alors que la Turquie héberge encore près de 2,4 millions de Syriens, l’enthousiasme affiché par les autorités turques semble ignorer les dangers qui guettent ceux qui osent retourner. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) nuance ces chiffres, rapportant 1,16 million de retours depuis le 8 décembre 2024, mais souligne surtout que plus de 7 millions de Syriens restent déplacés à l’intérieur du pays, et environ 4,5 millions sont toujours réfugiés à l’étranger. Ces chiffres révèlent l’ampleur d’une crise humanitaire loin d’être résolue.
La guerre civile, déclenchée par la répression brutale d’un soulèvement populaire en 2011, a laissé la Syrie en ruines. La prise de pouvoir par une coalition islamiste dirigée par Ahmed Al-Charaa en décembre 2024, bien que marquant la fin du conflit, n’est pas synonyme de paix et de sécurité pour tous. Les infrastructures sont dévastées, l’économie est à genoux, et les divisions sont profondes. Le retour des réfugiés dans un pays encore en lambeaux est une décision lourde de conséquences, exposant de nombreux individus à de nouveaux défis, voire à de nouvelles persécutions. La prétendue « normalisation » de la situation est une illusion dangereuse, et le sort de ces millions de Syriens demeure plus incertain que jamais.






