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L'une des études les plus influentes sur le glyphosate, affirmant sa sûreté, a été rétractée 25 ans après sa publication, révélant une fraude scientifique et des manipulations de Monsanto.

Un quart de siècle après avoir rassuré le monde sur l’innocuité du glyphosate, l’une des études les plus influentes sur le sujet est enfin rétractée. La revue Regulatory Toxicology and Pharmacology a dû admettre l’impensable : l’article d’avril 2000, qui dédouanait le célèbre herbicide, est entaché de « plusieurs problèmes critiques ». Ce désaveu cinglant, intervenant vingt-cinq ans trop tard, écorne gravement la crédibilité de la recherche scientifique et révèle l’ampleur des manipulations passées. C’est une humiliation pour la science, mais surtout une confirmation des sombres suspicions qui pesaient déjà sur ce dossier explosif.

Ce scandale éclate huit ans après les « Monsanto Papers », ces milliers de documents internes qui dévoilaient une réalité glaçante : les véritables rédacteurs de l’étude n’étaient pas les scientifiques signataires, mais des cadres de Monsanto eux-mêmes. Cette pratique insidieuse, le « ghostwriting », consiste à rémunérer des chercheurs pour qu’ils apposent leur nom sur des travaux qu’ils n’ont pas écrits. Une fraude scientifique pure et simple, dont l’objectif est clair : faire passer pour indépendante une étude commanditée, et ainsi manipuler l’opinion publique et les régulateurs. Ce n’est pas seulement l’intégrité d’une étude qui est remise en cause, mais la confiance du public dans l’ensemble de la recherche sur les produits chimiques.

Les conséquences de cette rétractation tardive sont immenses. Combien de décisions politiques, combien de vies ont été impactées par ces conclusions falsifiées ? Le retrait de cet article phare jette une lumière crue sur les défaillances systémiques et les conflits d’intérêts qui minent la science moderne. Il est impératif de se demander combien d’autres « études » similaires continuent d’influencer nos vies en toute impunité. Cette affaire n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond qui ronge la confiance entre la science, l’industrie et la société.