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La ville syrienne de Souweïda est plongée dans le chaos après le retrait des forces gouvernementales, laissant des corps dans les rues. Les violences ont fait plus de 370 morts, révélant une situation désastreuse.

La ville de Souweïda, en Syrie, est plongée dans le chaos le plus total après le retrait précipité des forces gouvernementales, une décision qui s’apparente davantage à une fuite honteuse qu’à un véritable accord de cessez-le-feu. Laissée à l’abandon, la province est désormais sous le contrôle de factions druzes, un transfert de pouvoir qui semble fragiliser davantage une région déjà au bord du gouffre.

Le président intérimaire syrien, Ahmed Al-Charaa, a tenté de justifier cette capitulation en évoquant la nécessité d’éviter une « nouvelle guerre de grande ampleur ». Une rhétorique creuse face à l’horreur qui se déroule sur place. Des témoins décrivent une situation catastrophique, avec des corps jonchant les rues, macabre témoignage des violences qui ont fait plus de 370 morts en quelques jours seulement. Les accusations d’exécutions sommaires et d’exactions commises par les forces gouvernementales pèsent lourdement, révélant une brutalité inacceptable.

Ce retrait, loin d’apporter la paix, a ouvert une boîte de Pandore. Les affrontements entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes, déclenchés par l’enlèvement d’un simple marchand de légumes, ont dégénéré en un bain de sang. La tentative initiale du gouvernement de « rétablir l’ordre » s’est rapidement transformée en une confrontation directe avec les factions druzes, attisant les flammes d’un conflit déjà complexe.

L’ingérence extérieure, notamment les frappes israéliennes sur Damas et Souweïda, ajoute une couche de tension insupportable. Israël, clamant défendre les Druzes, instrumentalise la situation pour ses propres objectifs géopolitiques, déstabilisant encore plus la région. Pendant ce temps, les grandes puissances se contentent d’appels à l’apaisement et de condamnations sans réelle portée, laissant le peuple syrien seul face à son destin. La « médiation » internationale, vantée par Al-Charaa, n’est qu’un pansement sur une plaie béante, masquant l’échec cuisant de la communauté internationale à endiguer cette descente aux enfers.