
Beaucoup de Français caressent l’illusion d’une retraite idyllique sous des cieux plus cléments, les pieds dans l’eau turquoise. Pourtant, derrière cette vision de carte postale se cache une réalité bien moins reluisante : l’expatriation pour la retraite peut vite virer au désastre financier et administratif. Le chemin est semé d’embûches, et les mauvaises surprises sont légion pour ceux qui n’anticipent pas les pièges.
Sur le papier, l’idée semble séduisante : prévenir sa caisse de retraite et voir sa pension versée à l’étranger, les droits étant acquis pour ceux qui ont cotisé. Si plus d’1,2 million de Français ont déjà franchi le pas, les témoignages de ceux qui déchantent s’accumulent. La fiscalité, la santé, l’immobilier, l’héritage, le régime matrimonial… chaque pays impose ses propres règles, souvent complexes et potentiellement désavantageuses. Il est impératif de se plonger dans ces spécificités avant de quitter la France, sous peine de déconvenues majeures.
Un obstacle de taille se dresse d’emblée : le fameux « golden visa ». Pour espérer s’installer dans un pays qui n’est pas le sien, il faut souvent faire preuve d’une richesse conséquente. Ces programmes, qui permettent d’obtenir un droit de résidence en échange d’un investissement substantiel, sont de plus en plus critiqués. Accusés de favoriser l’inégalité, la corruption et le blanchiment d’argent, ils peuvent aussi être supprimés sans préavis, laissant les investisseurs dans une situation précaire. L’attrait d’une vie dorée peut ainsi se transformer en un piège coûteux.
En outre, la question de la couverture santé après le départ est un véritable casse-tête. Si certains pays ont signé des conventions avec la France, ce n’est pas le cas partout, et les frais médicaux peuvent devenir un fardeau colossal. De même, la fiscalité des pensions de retraite à l’étranger est d’une complexité décourageante, avec un risque réel de double imposition si les conventions fiscales ne sont pas clairement établies. Une retraite au soleil, oui, mais à quel prix ?