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À partir du 1er septembre 2025, l'âge minimal pour la retraite progressive sera de 60 ans, une mesure issue de l'ANI de 2024. Mais cette flexibilité cache des conditions strictes et des incertitudes pour les travailleurs.

La retraite progressive, présentée comme une avancée sociale, s’ouvrira dès 60 ans à partir du 1er septembre 2025. Une mesure validée par deux décrets parus au Journal officiel, censée répondre aux exigences de l’accord national interprofessionnel (ANI) de novembre 2024 sur l’emploi des seniors. Mais cette flexibilité apparente cache-t-elle de nouvelles contraintes pour les travailleurs ?

Jusqu’à présent, l’accès à ce dispositif était conditionné à deux ans avant l’âge légal, oscillant entre 60 et 62 ans selon l’année de naissance. Désormais, un âge unique de 60 ans est imposé, quel que soit votre profil. Si l’assouplissement de l’âge d’accès est clair, les autres conditions restent strictes : il faut toujours justifier d’au moins 150 trimestres validés et obtenir l’accord de son employeur pour un temps partiel, dont la quotité doit se situer entre 40 % et 80 % dans le privé, et 50 % à 90 % dans le public. Un accord que l’employeur peut refuser avec une justification écrite, potentiellement complexe à contester pour le salarié.

Cette réforme, si elle offre une porte de sortie anticipée pour certains, n’est pas sans poser question sur ses **effets pervers**. L’allongement constant de la durée de travail et le report de l’âge légal à 64 ans pour les générations 1968 et suivantes transforment cette « avancée » en une simple compensation d’un système toujours plus rigide. Les travailleurs les plus usés par leur carrière risquent de se retrouver contraints de faire un choix difficile : continuer à temps plein jusqu’à l’épuisement, ou accepter une retraite progressive synonyme de revenus réduits, parfois insuffisants face à l’inflation galopante.

De plus, l’obligation d’attendre une mise à jour des simulateurs en ligne pour connaître ses droits exacts met en lumière une fois de plus la complexité et le manque de transparence du système de retraite. Les annonces gouvernementales, bien que présentées comme des avancées, ressemblent souvent à des ajustements contraints face à des réalités économiques et sociales de plus en plus pesantes pour les citoyens.