
C’est une véritable déflagration qu’a provoquée Élisabeth Borne en évoquant une possible suspension de la réforme des retraites. La décision, qu’elle a elle-même imposée en 2023, sème la confusion et la colère au sein même du camp présidentiel. Ses déclarations, où elle se dit prête à « examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension jusqu’au débat qui devra se tenir lors de la prochaine élection présidentielle », sonnent comme une trahison pour beaucoup. Elle appelle même son propre camp à « savoir écouter et bouger » pour sortir de la crise, un aveu d’échec cinglant.
Les répercussions ont été immédiates. À peine l’interview publiée, les réseaux sociaux et les boucles internes de Renaissance ont explosé. Le parti est désormais exposé dans sa fragilité, révélant des fractures profondes et une désunion patente sur une réforme pourtant considérée comme la plus emblématique du mandat d’Emmanuel Macron. Pour les fidèles de la ligne libérale, l’idée de « dilapider [leur] héritage » est inacceptable, menaçant l’« équilibre des finances publiques » déjà précaire. Cette initiative de Borne pourrait bien être le coup de grâce pour la cohésion de la majorité, déjà mise à rude épreuve par une succession de crises politiques.







