
Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, bientôt dévoilé, promet une amélioration dérisoire des pensions des femmes. C’est ce que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a tenté de faire passer dans une lettre aux acteurs sociaux, alors même que les syndicats s’apprêtent à paralyser le pays ce jeudi, exigeant un véritable changement de cap. Cette annonce, qui se veut rassurante, ne fait que souligner l’échec retentissant des négociations passées sur les retraites.
La mesure évoquée par M. Lecornu s’inspire d’un accord avorté fin juin, issu de discussions entre syndicats et patronat qui n’ont mené à rien. L’idée serait de modifier le calcul des pensions en retenant les 24 meilleures années de rémunération pour les mères d’un ou deux enfants, et 23 pour celles ayant trois enfants ou plus, contre 25 actuellement. Une réforme à la marge qui ne masquera pas les difficultés croissantes du système par répartition.
Un autre mécanisme à peine plus ambitieux est envisagé : faciliter les départs anticipés pour les carrières longues en prenant en compte deux trimestres de cotisation attribués pour l’éducation des enfants. Ces fausses concessions interviennent dans un contexte de forte tension sociale et risquent d’alimenter la colère des syndicats et des retraités, qui réclament des réformes de fond plutôt que des ajustements cosmétiques.
En somme, le gouvernement semble privilégier des changements superficiels plutôt que de s’attaquer aux problèmes structurels du système de retraite. Une stratégie qui, loin de calmer les esprits, pourrait bien exacerber le mécontentement général face à des mesures jugées insuffisantes et des négociations qui n’aboutissent jamais réellement.







