
Coup de théâtre ou énième reculade ? Le gouvernement, sous la pression, a annoncé la suspension de la réforme des retraites, une décision qui sème le trouble et révèle les profondes fissures de sa politique sociale. Alors que les débats budgétaires s’enlisent à l’Assemblée, cette manœuvre de dernière minute, présentée comme une garantie, apparaît surtout comme un aveu d’échec cinglant face à la contestation. Le premier ministre, contraint d’agir, a saisi le Conseil d’État d’une lettre rectificative pour intégrer cette suspension au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Un geste désespéré pour calmer les esprits, ou une capitulation pure et simple ?
Les assurances données au Parti socialiste par Sébastien Lecornu, en pleine séance de questions au gouvernement, sonnent creux. Nombre d’observateurs avertis doutaient déjà de la faisabilité d’une telle suspension, évoquant des obstacles procéduraux majeurs. La déclaration de politique générale du premier ministre, qui promettait monts et merveilles, se heurte désormais à la dure réalité des faits. Cette annonce, loin de rassurer, ne fait qu’alimenter les soupçons de manipulation et de manque de bonne foi de la part de l’exécutif. La confiance des Français, déjà mise à rude épreuve, risque de s’éroder encore davantage.
Lecornu tente de justifier cette volte-face en affirmant comprendre les doutes qui pèsent sur l’avancement du PLFSS. Il évoque même les « attaques » dont le gouvernement ferait l’objet concernant sa « bonne foi ». Une rhétorique usée qui ne parvient plus à masquer l’impréparation et l’incapacité à tenir un cap clair. La saisine du Conseil d’État pour une simple lettre rectificative, présentée comme une solution miracle, ressemble davantage à une diversion pour gagner du temps. Une chose est certaine : cette réforme des retraites, annoncée avec fracas, est en train de virer au fiasco politique, laissant un goût amer de déception et de trahison. Les répercussions sur l’avenir social du pays s’annoncent désastreuses.






