
La France s’enfonce dans l’incertitude budgétaire et sociale. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé une décision désespérée : la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu’après l’élection présidentielle de 2027. Cette manœuvre politique, présentée comme un gage de stabilité, ne fait que reporter l’inévitable, laissant planer une menace financière colossale sur l’avenir du pays.
Le coût de cette pause s’annonce faramineux. Les estimations varient, mais le gouvernement évoque déjà 400 millions d’euros en 2026 et près de 1,8 milliard d’euros en 2027, des chiffres qui pourraient même grimper jusqu’à 3,5 milliards selon d’autres analyses. Une charge insupportable pour des finances publiques déjà exsangues, alors que la Cour des comptes alerte sur un déficit de 22 milliards d’euros pour la sécurité sociale dès 2027, avec un risque de 30 milliards d’euros en 2045. Le spectre d’une crise financière majeure plane, minant la confiance des Français dans un système déjà vacillant.
Pendant ce temps, le système de répartition français, malgré 25 % de la dépense publique et un taux de cotisation de 28 % des salaires, continue de s’aggraver. La France se distingue tristement par un âge de départ à la retraite précoce et une durée passée à la retraite parmi les plus longues de l’OCDE. Le taux d’emploi des seniors demeure largement insuffisant par rapport à la moyenne européenne, en dépit de timides améliorations. Une réalité d’autant plus critique que de nombreux travailleurs, notamment les ouvriers et aides à domicile, sont déclarés inaptes avant l’âge légal, accentuant la pression sur le système.
Cette suspension n’est qu’un sursis illusoire. Elle promet un débat social explosif post-2027, alors que la situation démographique exige des mesures immédiates. La France choisit de fermer les yeux sur ses problèmes structurels, s’engageant sur une voie périlleuse où l’inaction d’aujourd’hui sera payée au prix fort demain.






