
Les retraits aux distributeurs automatiques de billets (DAB) se transforment insidieusement en un véritable gouffre financier pour des millions de Français. Alors que la gratuité devrait être la norme, les banques orchestrent une stratégie sournoise pour ponctionner toujours plus d’argent, transformant chaque retrait déplacé en une véritable sanction.
Ce qui était autrefois un service basique est désormais une source de revenus cachée. Si utiliser le DAB de sa propre banque reste gratuit, s’aventurer chez la concurrence, même par nécessité, déclenche une cascade de frais. Après seulement deux ou trois retraits « gratuits » par mois, selon Panorabanques, la facture s’alourdit brutalement : un euro, parfois même 1,50 euro par opération. Une inflation scandaleuse qui frappe directement les plus dépendants au liquide.
Le tableau est encore plus sombre pour les détenteurs de cartes haut de gamme. Autrefois épargnés, ils sont désormais confrontés à des frais croissants pour les retraits déplacés au-delà de quelques opérations mensuelles. Une régression flagrante, preuve que l’industrie bancaire serre la vis à tous les niveaux. « Le nombre de retraits déplacés gratuits diminue d’année en année, tandis que les frais appliqués pour les suivants augmentent », alerte Anna Meylacq, porte-parole de Panorabanques. Les banques ne reculent devant rien pour maximiser leurs profits.
Face à cette situation, l’ignorance coûte cher. Une étude révèle qu’un quart des Français ne prêtent aucune attention à la banque du DAB qu’ils utilisent. Une négligence coûteuse quand les frais s’accumulent silencieusement. De plus, la situation ne s’améliore pas : le nombre de distributeurs est en chute libre, avec une diminution de 15,2% en France métropolitaine entre fin 2019 et fin 2024. Moins de DAB, plus de frais : la double peine pour les consommateurs.
Il est urgent de consulter les documents tarifaires de sa banque pour éviter les mauvaises surprises. La transparence bancaire est une illusion quand les frais se cachent dans les petites lignes et que les services essentiels deviennent des pièges à argent.








