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Reza Pahlavi, fils du Chah déchu, rêve de restaurer la monarchie en Iran. Une partie de la population, désespérée par la crise actuelle, voit en lui un dernier recours, ignorant le sombre passé.

L’Iran, plongé dans une crise politique et sociale sans précédent, voit resurgir un fantôme du passé : Reza Pahlavi, le fils de l’ancien dictateur. Exilé depuis près d’un demi-siècle, ce sexagénaire nourrit l’ambition démesurée de remonter sur le trône, une perspective qui, pour une partie de la population désespérée, semble être le dernier recours. C’est une étrange ironie de l’histoire que des Iraniens, dont les parents ont chassé la dynastie Pahlavi en 1979, se tournent aujourd’hui vers son héritier.

« Nous n’avons aucun autre choix que la monarchie constitutionnelle », confie Samira, une habitante de Téhéran, témoignant de l’ampleur du désespoir. Elle dénonce une République islamique qui n’est qu’une « monarchie sans le nom », où les Guides suprêmes Khomeini et Khamenei règnent en véritables despotes. La mémoire de la répression brutale sous la royauté semble avoir été effacée par les atrocités et les échecs cuisants de la République islamique.

Le soulèvement « Femme, vie, liberté » de 2022, déclenché par le destin tragique de Mahsa Amini, a mis en lumière la colère profonde du peuple. Les images d’archives de femmes en minijupe, diffusées par des chaînes exilées, nourrissent un regret amer pour un passé idéalisé. Cette nostalgie est le triste reflet d’une nation qui, après des décennies de promesses non tenues, cherche désespérément un quelconque espoir, quitte à le trouver dans un retour au passé.