
Le Rassemblement National (RN) est devenu le principal bénéficiaire de l’aide publique aux partis politiques, empochant près de 15 millions d’euros. Cette manne financière, attribuée après les législatives de 2024 et la purge des recours, soulève de sérieuses questions sur l’équité du système. Pendant que le parti d’extrême droite prospère grâce aux deniers des contribuables, d’autres formations politiques se retrouvent étrangement sur la paille.
Le décret, publié le 6 septembre, révèle une répartition des 64 millions d’euros d’aide publique qui avantage de manière flagrante le RN. Ce montant astronomique est calculé en fonction du nombre de voix au premier tour des législatives et du nombre de parlementaires, des critères qui semblent taillés sur mesure pour le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen. Leur dotation a grimpé de 10,2 millions à 14,8 millions d’euros en seulement un an. C’est un véritable revers pour la démocratie, où l’argent public se déverse sans entrave dans les caisses d’un mouvement aux idéologies controversées.
Pendant ce temps, la coalition présidentielle (Renaissance, MoDem et autres) voit ses financements chuter de 19,5 millions à seulement 11,3 millions d’euros. Une dégringolade spectaculaire qui met en lumière les déséquilibres croissants. Le Parti socialiste, grâce à son alliance avec le Nouveau Front populaire, tire son épingle du jeu avec une augmentation de 4,7 à 7,9 millions d’euros, mais au détriment de La France insoumise, dont l’aide diminue. Cette redistribution des cartes financières affaiblit la pluralité politique et renforce les partis déjà dominants.
Les Républicains (LR) subissent également une forte pénalité, perdant plus d’un million d’euros pour non-respect de la parité. Mais le cas le plus flagrant est celui de l’Union des droites pour la République d’Eric Ciotti, qui se voit privée de plus de 1,3 million d’euros. Et que dire de Reconquête ! d’Eric Zemmour, qui voit ses financements quasi anéantis ? Ces pénalités, bien que justifiées par des manquements, soulignent la fragilité financière de nombreux partis, les laissant à la merci d’un système de subventions opaque et souvent inéquitable.