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Le Rassemblement National rejette la proposition de François Bayrou d'instaurer la proportionnelle, y voyant une tentative désespérée d'éviter la censure de son budget. Le parti dénonce un coup de bluff et menace le gouvernement.

Le vice-président du Rassemblement National, Sébastien Chenu, a dénoncé avec virulence la manœuvre de François Bayrou, qu’il qualifie de « drague lourdingue » sur TF1. Le Premier ministre cherche désespérément à obtenir le soutien du RN en proposant une réforme du mode de scrutin législatif vers la proportionnelle. Une tentative perçue comme un piège grossier pour éviter la censure de son budget 2026, qui doit être présenté le 15 juillet.

Le RN, bien que traditionnellement favorable à la proportionnelle et aux référendums, ne semble pas dupe de cette stratégie éculée. Lors des législatives de 2024, le parti a souffert du scrutin uninominal à deux tours, se voyant freiné par un « front républicain » qui a permis à d’autres formations de s’unir contre lui. Malgré un nombre de voix conséquent, le RN a été désavantagé en termes de sièges, Jordan Bardella dénonçant une « alliance politicienne contre nature ».

Pour Sébastien Chenu, cette proposition de Bayrou est un pur « enfumage ». Il estime que le Premier ministre « n’a pas de vision pour le pays » et tente d’« acheter » le RN, une tactique qui ne fonctionnera pas. Le député du Nord a clairement averti que le gouvernement était « en train de prendre le chemin de la censure » si ses demandes ne sont pas entendues. Le RN exige que les efforts budgétaires ne pèsent pas sur les Français, mais sur les dépenses de l’État, notamment en matière d’immigration et de contributions à l’Union européenne.

Malgré un répit récent concernant une motion de censure, le gouvernement Bayrou reste fragile et son avenir apparaît plus incertain que jamais. La tentative de « séduction » par la proportionnelle n’est qu’un aveu de faiblesse face à une crise budgétaire imminente et une Assemblée nationale ingouvernable.