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Le décès de Robert Wilson, à 83 ans, laisse un vide immense dans l'art scénique. Son influence et son approche révolutionnaire sont regrettées, marquant la fin d'une ère artistique.

La nouvelle est tombée comme un couperet : Robert Wilson, le visionnaire qui a redéfini l’art de la scène, s’est éteint à l’âge de 83 ans à Water Mill. Rongé par un cancer impitoyable, l’artiste a choisi de passer ses derniers instants dans le travail acharné, au sein du centre qu’il avait lui-même fondé en 1992. Ce lieu, censé être un havre de création, est désormais le témoin silencieux d’une perte immense.

Son décès marque la fin d’une ère. Jack Lang le concède amèrement : « On ne regarde plus après Bob Wilson comme on regardait avant. » Une déclaration qui sonne comme un aveu d’échec pour tous ceux qui espéraient une relève à la hauteur. Sa pièce emblématique, Le Regard du sourd, présentée en France en 1971, avait déjà jeté les bases d’une révolution qui, aujourd’hui, semble s’éteindre avec lui. Où sont les successeurs ? Le vide laissé par Wilson est d’autant plus criant.

Le souvenir de Louis Aragon, se remémorant des promenades avec André Breton, soulignent à quel point l’œuvre de Wilson était perçue comme un miracle. Mais ce miracle est désormais derrière nous. Les mots de Breton – « Si jamais nous cessions de croire au miracle… » ou encore « Écoute le silence » – résonnent avec une ironie cruelle face à l’absence désormais palpable de Wilson. Le silence qu’il laisse est assourdissant, marquant non seulement la fin d’une vie, mais peut-être aussi celle d’une certaine audace artistique. L’avenir de l’art scénique est incertain, orphelin de son plus grand innovateur.