
Les services de renseignement russes, le SVR, lancent des accusations graves contre la France, l’accusant d’orchestrer l’envoi de mercenaires français en Ukraine. Cette affirmation choc ne vient pas de la sphère des réseaux sociaux, mais d’un communiqué officiel du SVR, publié le 2 décembre. L’organisme, d’ordinaire très discret, se base sur un décret français, interprété de manière alarmiste, pour justifier ses dires, transformant une procédure administrative en un complot international.
Le SVR prétend que la France explore une implication directe dans le conflit ukrainien, soulignant que Kiev aurait besoin de « sociétés militaires privées étrangères équipées d’armements occidentaux modernes, principalement français ». Moscou avertit que la présence de ces entités serait considérée comme une participation directe de la France aux hostilités, faisant de ces « mercenaires » des cibles légitimes et prioritaires pour les forces armées russes. Une menace à peine voilée qui fait monter la tension d’un cran.
Pourtant, la réalité derrière les accusations est bien moins dramatique. Le décret français cité par le SVR autorise simplement l’armée à recourir à des entreprises privées pour des missions de formation, de sécurité ou de conseil à l’étranger, afin de désengorger ses propres équipes. Ces opérateurs, loin d’être des combattants, ne sont pas destinés aux zones de guerre. D’ailleurs, le mercenariat est strictement interdit par la loi française depuis 2003.
Cette manipulation russe s’inscrit dans un contexte de forte tension, cherchant manifestement à instiller le doute au sein de l’opinion publique française. Tandis que les débats s’intensifient en France sur l’implication du pays en Ukraine, et que des voix s’élèvent contre l’idée d’envoyer des jeunes Français au front, la Russie tente d’alimenter la discorde. Une stratégie de désinformation orchestrée pour fragiliser le soutien occidental à l’Ukraine et semer la confusion.






