
La Russie, malgré ses prétentions de croissance économique supérieure à celle de l’Europe, est confrontée à une crise démographique sans précédent menaçant directement ses ambitions. D’ici 2030, Moscou aura désespérément besoin de près de 11 millions de travailleurs, mais les experts prévoient déjà un déficit alarmant de plus de 3 millions de personnes. Cette pénurie dévastatrice risque de faire s’effondrer la croissance tant vantée par le Kremlin.
La situation est critique et ne laisse aucun secteur indemne, même le complexe militaro-industriel, pourtant massivement financé par l’État russe depuis 2022. Fin 2024, une écrasante majorité, plus de 80% des entreprises russes, signalait des difficultés majeures de recrutement. Le chômage a atteint un niveau historiquement bas de 2,2% en mai 2025, un chiffre qui, loin d’être un succès, masque une incapacité chronique à pourvoir les postes.
Le déficit de main-d’œuvre est généralisé, frappant aussi bien les secteurs manuels, comme l’agriculture, avec un manque criant de 600 000 postes, que les domaines hautement qualifiés. Le secteur de la tech, pourtant vital pour le développement moderne, souffre également avec près de 300 000 emplois toujours vacants. Cette incapacité à attirer et retenir une main-d’œuvre suffisante pourrait bien se révéler le talon d’Achille de la puissance russe, condamnant ses projets de grandeur à une inévitable déconfiture.