
La visite du ministre de la Justice à Saint-Martin ce samedi a été l’occasion d’annonces grandiloquentes, mais dont la réalisation concrète suscite déjà des interrogations. Gérald Darmanin a, en effet, officialisé la création d’un tribunal de plein exercice et la construction d’une maison d’arrêt. Des mesures censées « renforcer la justice locale et mieux accompagner les détenus », mais qui arrivent avec un retard considérable.
Le tribunal autonome, prévu pour l’été 2026, est présenté comme la solution aux lacunes actuelles, promettant davantage de magistrats et de greffiers. Pourtant, des manques criants persistent, comme l’absence d’un juge d’instruction, une situation que le ministre se contente de dire « à l’étude ». Une inaction préoccupante face à des besoins urgents.
La promesse d’une prison sur l’île est tout aussi ambivalente. Si elle doit répondre à la surpopulation carcérale en Guadeloupe et faciliter les visites familiales pour les soixante Saint-Martinois détenus, le choix de prisons modulaires soulève des questions. Présentées comme « solides, rapides et moins onéreuses » par le ministère, ces structures pourraient bien cacher une solution au rabais, loin des standards nécessaires pour une réinsertion efficace. Le projet, s’il se concrétise, risque de laisser un goût amer, entre espoir et déception face à une justice toujours à la peine.






