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Le baromètre APEC 2025 révèle une stagnation inquiétante des salaires des cadres en France, avec des augmentations minimes et une explosion des inégalités femmes-hommes. Un durcissement des politiques de rémunération laisse des milliers de cadres face à une perte de pouvoir d'achat persistante.

Un vent glacial souffle sur les salaires des cadres en France, marquant un tournant inquiétant dans les politiques de rémunération. Le baromètre annuel de l’APEC 2025 révèle une « modération » alarmante, confirmant un durcissement qui risque de peser lourdement sur le pouvoir d’achat des professionnels. Malgré une progression médiane de seulement 1,8 % à 55 000 euros bruts annuels, les cadres n’ont absolument pas réussi à compenser les pertes engendrées par l’inflation galopante de 2022 et 2023. C’est une désillusion majeure pour des milliers d’employés.

Le tableau est encore plus sombre concernant le nombre de bénéficiaires d’augmentations. Seuls 53 % des cadres ont vu leur salaire grimper en 2025, contre 60 % l’année précédente. Les femmes sont particulièrement touchées par cette régression, avec seulement 51 % d’entre elles ayant bénéficié d’une hausse, contre 59 % en 2024. Cette situation est une preuve flagrante de la crise des augmentations salariales et de l’incapacité du marché à valoriser justement le travail.

Certains secteurs, comme la construction et les services, sont frappés de plein fouet, tandis que d’autres, tels que la finance et les ressources humaines, semblent curieusement épargnés. Mais le plus scandaleux reste la recrudescence des inégalités femmes-hommes. Après une brève accalmie, l’écart de rémunération médiane entre les hommes et les femmes cadres a bondi de 12 % en 2024 à 16 % en 2025. C’est un recul inacceptable qui révèle des dysfonctionnements profonds et persistants au sein des entreprises, soulignant l’échec des politiques d’égalité et la marginalisation continue des femmes dans le monde professionnel.