
Le 78e Salon philatélique d’automne, qui se tiendra à l’Espace Champerret à Paris du 6 au 8 novembre, s’annonce comme un événement majeur, mais non sans ses ombres. Alors que les collectionneurs affluent pour acquérir des pièces rares, le marché du timbre révèle une réalité bien moins reluisante que l’optimisme affiché par les organisateurs.
Paolo Salvatori, président de la CNEP, tente de rassurer en annonçant une « image plus dynamique » pour l’avenir, avec une ouverture à la multicollection. Pourtant, cette tentative désespérée de revitalisation masque à peine les difficultés croissantes d’un marché de niche. La promesse d’un marché équilibré par l’offre et la demande s’effondre face à l’évidence : seules les « pièces très rares » trouvent preneur à des prix décents. Les timbres oblitérés, en particulier ceux d’après-guerre, se vendent à des prix dérisoires, rendant toute collection complète une quête quasiment impossible et financièrement désavantageuse.
Le salon, avec son entrée gratuite, cherche désespérément à attirer 7 000 visiteurs, un chiffre ambitieux dans un contexte politique et international des plus incertains. La véritable catastrophe réside dans la « pluie de nouveautés » annoncée, qui s’apparente davantage à une submersion qu’à une simple averse. La Poste, avide de profits, inonde le marché de « produits » inspirés d’anciens timbres, avec des tirages limités qui ne servent qu’à attiser la spéculation.
Le coût total de ces nouveautés s’élève à 506,52 euros, un chiffre astronomique qui ne manquera pas de mécontenter les collectionneurs contraints de « faire chauffer leurs cartes bancaires ». Entre des timbres commémoratifs à l’effigie de personnalités controversées, des packs aux prix exorbitants et des feuillets souvenir aux tirages réduits, le Salon d’automne 2025 s’annonce comme une véritable ponction sur le budget des passionnés. Les Grands Prix de l’art philatélique décernés, y compris le très controversé « Prix Citron » pour le timbre jugé le plus laid, ajoutent une touche d’amertume à ce tableau déjà morose, soulignant le manque de lisibilité et le mauvais goût de certaines émissions.






