stressed-employee-workplace
Un salarié sur quatre en souffrance psychique en 2025 révèle l'échec cuisant des entreprises face à la santé mentale, un sujet longtemps ignoré et stigmatisé.

La santé mentale au travail reste un fiasco retentissant, longtemps reléguée au second plan. C’est une statistique glaçante : un salarié sur quatre avouera être en pleine détresse psychique en 2025, selon l’inquiétant baromètre Qualisocial-Ipsos. Pendant des années, le sujet était balayé d’un revers de main par des employeurs aveugles, le considérant comme une affaire purement « privée ». Une stigmatisation honteuse a empêché les victimes d’oser briser le silence, rendant les maladies mentales bien plus taboues que n’importe quelle maladie physique. Un échec collectif.

Face à ce déni abyssal, l’Alliance pour la santé mentale, un regroupement de plus de 3 000 acteurs, tente désespérément de réagir. Elle lance une charte d’engagement, une maigre tentative pour les entreprises de s’impliquer à partir du 20 novembre. L’État, qui a eu l’audace de décréter cette problématique « Grande Cause nationale 2025 », soutient cette initiative. L’Alliance espère arracher une cinquantaine de signatures le jour J, et une centaine d’ici la fin de l’année. Un objectif bien timide face à l’ampleur du désastre.

Parmi les quelques entreprises qui se risquent à signer, on trouve le groupe Baudelet. Une adhésion forcée, presque, la directrice générale, Caroline Poissonnier, ayant elle-même frôlé le burn-out. Elle a compris, à ses dépens, qu’un leader épuisé et démoralisé contamine tout : les décisions, l’exécution, l’agilité. Le dirigeant porte donc une double croix : protéger ses équipes et, plus tragiquement, ne pas sombrer lui-même.

Depuis une décennie, le groupe Baudelet a mis en place quelques outils managériaux et des actions de formation, de prévention et d’accompagnements individuels, comme le coaching ou le mi-temps thérapeutique. Des pansements sur une jambe de bois. Une concertation avec les partenaires sociaux est prévue pour tenter d’aligner la charte avec des dispositifs internes déjà existants, signe que l’initiative est loin d’être une révolution.