
Plus de deux ans après l’éclatement de la crise des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), des milliers d’épargnants sont toujours pris au piège, incapables de récupérer leurs fonds. Ce fiasco financier, qui touche l’immobilier professionnel, révèle une situation alarmante et une inaction préoccupante des régulateurs.
Au 30 septembre 2025, un montant colossal de 2,38 milliards d’euros en parts de SCPI attendait désespérément d’être racheté. Selon l’Aspim et l’IEIF, c’est le deuxième trimestre consécutif de hausse, confirmant une tension durable sur la liquidité des SCPI de bureaux, qui concentrent 77 % de cette flambée. Frédéric Bôl, président de l’Aspim, admet laconiquement que les ventes d’actifs pour restaurer cette liquidité « demandent du temps », un aveu qui sonne comme une éternité pour les investisseurs.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) brille par son silence assourdissant face à cette crise. Malgré une hausse stupéfiante de 64 % des litiges liés aux SCPI dès 2024, l’institution reste muette, laissant les épargnants dans l’incertitude et la détresse. Cette passivité des autorités est une faute grave qui laisse présager une aggravation de la situation et une explosion du nombre d’épargnants floués.
Bien que la grande majorité des SCPI ne soit pas en difficulté, les 2,7 % de la capitalisation du marché concernés représentent des milliers de vies impactées. Pendant que certains affichent des rendements supérieurs à 6 %, attirant de nouveaux capitaux, d’autres se noient, créant un marché à trois vitesses où seuls les plus avisés et les plus chanceux s’en sortent, laissant les autres face à des pertes potentiellement désastreuses. Cette dualité met en lumière l’instabilité fondamentale de ces placements.








