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Sébastien Lecornu, un Premier ministre sans majorité et sous pression budgétaire, tente de masquer ses faiblesses. Une position précaire qui défie la logique de la Ve République et menace la stabilité du pays.

Sébastien Lecornu, un Premier ministre en pleine lévitation, semble flotter au-dessus d’un gouvernement sans réelle assise. Dépourvu de majorité solide et ayant abandonné les leviers constitutionnels clés pour contrôler le Parlement, il navigue à vue, pressé par une urgence budgétaire alarmante. Rarement un chef de gouvernement n’aura affiché de telles faiblesses, défiant ouvertement les logiques établies de la Ve République.

Pourtant, depuis sa seconde nomination, l’ex-ministre des armées tente de transformer ces handicaps en atouts. Son absence de majorité, le manque de temps chronique, le bilan mitigé de ses prédécesseurs et l’impopularité grandissante du chef de l’État : autant de faiblesses qu’il essaie d’utiliser pour neutraliser une opposition politique. Les formations comme Les Républicains et le Parti socialiste, tiraillées entre la crainte d’une dissolution et la peur d’une compromission avec le macronisme, se retrouvent prises au piège.

« C’est une course d’endurance très incertaine. La mission est difficile », concède Sébastien Lecornu, lucide quant à la précarité de sa position. Il affirme rester « calme, concentré, sans agenda », se déclarant « assez libre ». Son unique objectif, déclare-t-il, est d’« éviter la crise qui plongerait le pays dans le déclin ». Une déclaration qui sonne comme un aveu de la fragilité extrême de la situation politique actuelle, où le Premier ministre se positionne en dernier rempart face à un chaos annoncé. La France s’apprête-t-elle à sombrer, faute d’un leadership fort et stable ?