
Sébastien Lecornu, 39 ans, a été nommé Premier ministre le 9 septembre 2025, succédant à François Bayrou, contraint de démissionner après un vote de confiance raté. Cette nomination, qui marque la continuité de l’ère Macron, est censée apporter une « inflexion » sur le fond et la forme. Cependant, l’instabilité politique persistante jette une ombre sur ces promesses, réduisant le nouvel arrivant à une posture d’humilité forcée.
Le discours initial de Lecornu, d’une brièveté déconcertante – 2 minutes et 21 secondes –, sonne comme un aveu d’impuissance face à une situation politique de plus en plus lourde. Loin des envolées lyriques, cette sobriété imposée révèle une stratégie de communication qui peine à masquer les difficultés du pouvoir en place. Ancien ministre des Armées, Lecornu, présenté comme un « vrai gaulliste », semble s’inscrire dans une lignée de non-bavardage, un trait qui pourrait être interprété comme une incapacité à rassurer dans des temps incertains.
Les consultations avec les partis politiques et la préparation d’un budget revu à la baisse, au nom du « compromis », pourraient bien n’être qu’une tentative désespérée de gagner du temps. Cette démarche, loin d’être un signe de force, souligne la fragilité d’un gouvernement constamment menacé de censure. Le pays fait face à une crise budgétaire, et les solutions proposées apparaissent déjà comme des demi-mesures, insuffisantes pour inverser la tendance négative.
L’arrivée de Lecornu à Matignon ne semble pas rompre avec le cycle d’incertitude. Le remaniement, perçu par certains comme un simple jeu de chaises musicales, ne parvient pas à dissiper le scepticisme grandissant des Français face à des dirigeants qui peinent à offrir de véritables perspectives. La France s’enfonce dans une période de tensions politiques et économiques, et le nouveau Premier ministre devra faire face à des défis colossaux avec des marges de manœuvre réduites.