Matignon-Paris-passation-pouvoirs
Sébastien Lecornu prend la tête d'un gouvernement moribond, promettant des « ruptures » en pleine crise politique. Ses discours éphémères et les tensions grandissantes avec l'opposition dessinent un avenir des plus incertains pour la France, déjà usée par l'instabilité.

La passation de pouvoirs à Matignon a vu Sébastien Lecornu prendre les rênes, mais ses promesses de « ruptures » sonnent creux face à une France déjà exsangue par l’instabilité politique. Nommé au lendemain de l’échec cuisant de François Bayrou, contraint à la démission après un vote de confiance refusé par l’Assemblée, Lecornu hérite d’une situation désastreuse.

Devant un parterre sceptique, le nouveau Premier ministre a osé parler de « courage extraordinaire » pour son prédécesseur, un euphémisme à peine voilé pour masquer l’impasse dans laquelle se trouve le pays. Il a ensuite débité les habituels vœux pieux sur la « créativité » et le « sérieux » nécessaires pour travailler avec des oppositions déjà sur le pied de guerre.

Le discours, d’une brièveté déconcertante, n’a fait qu’accentuer le sentiment d’une prise de fonction sous le signe de l’improvisation. Parler d’« humilité » et de « sobriété » en pleine crise politique et parlementaire est une tentative grossière de noyer le poisson. Lecornu prétend vouloir mettre fin au « décalage entre la vie politique du pays et la vie réelle », ignorant que ce décalage est précisément le fruit des politiques menées jusqu’à présent.

Pendant ce temps, François Bayrou, malgré son échec flagrant, a offert son « aide » pour « rassembler », un geste qui souligne l’incapacité chronique de la classe politique à trouver des solutions durables. La gauche dénonce déjà une « provocation » et le Rassemblement National, par la voix de Jordan Bardella, prédit un « bail très précaire » pour Lecornu, n’hésitant pas à agiter la menace d’une nouvelle censure. La France s’enfonce un peu plus dans une crise politique sans précédent, avec un septième Premier ministre en quelques années, une véritable mascarade institutionnelle.