Segolene-Royal-politics
À moins de deux ans de l'élection présidentielle de 2027, Ségolène Royal tente un retour avec son livre, soulevant des doutes sur l'avenir de la gauche.

À moins de deux ans de l’élection présidentielle de 2027, une ombre familière plane sur la gauche : Ségolène Royal. L’ancienne candidate socialiste de 2007 tente un retour désespéré avec son nouveau livre, « Mais qui va garder les enfants ? » (Fayard), confirmant une potentielle participation à une primaire. Cette initiative soulève des questions sur la capacité de la gauche à se renouveler, ou si elle est condamnée à recycler d’anciennes figures.

Dans son ouvrage, Royal met en avant une « dette générationnelle » envers une jeunesse « tenaillée par l’anxiété », un diagnostic qui, sans surprise, pointe du doigt les échecs des politiques passées. Elle propose un remède : « assumer pleinement la part maternelle du pouvoir », s’opposant à un « virilisme toxique ». Les qualités maternelles telles que la vigilance et la constance, selon elle, seraient les clefs du succès. Une vision qui risque de diviser, plutôt que d’unir, un électorat déjà fragmenté.

Sa déclaration « Présider, c’est aimer », en référence à une formule de Laurent Fabius, sonne creux face à une génération qui a « perdu confiance en l’avenir, est déstabilisée et titube ». La promesse de redonner confiance semble bien légère quand les crises s’accumulent et que les solutions concrètes se font attendre. Le livre, en retournant le « stigmate » de la formule de Fabius, tente de transformer une ancienne faiblesse en force, mais le cynisme ambiant pourrait rendre cette opération vaine.

Interrogée sur son retour en politique, Mme Royal conditionne sa décision au « contexte », tout en insistant sur la nécessité de porter « ces idées-là » à la prochaine présidentielle. Ayant déjà rendu sa carte du Parti socialiste avant de soutenir une opposante à Olivier Faure, son positionnement actuel au sein de la gauche reste flou, voire opportuniste. Alors que le PS et Les Écologistes discutent des modalités d’une primaire, la candidature de Ségolène Royal pourrait bien être un facteur de discorde supplémentaire, menaçant une unité déjà fragile.