À l’approche de chaque élection présidentielle, l’infatigable Ségolène Royal semble incapable de se résoudre à la retraite politique. Après ses tentatives manquées en 2020, où elle invoquait son expérience ministérielle pour une hypothétique union de la gauche, la voilà de nouveau sur le devant de la scène, prête à une nouvelle conquête en 2027.
Son histoire récente est une succession d’échecs. Candidate socialiste malheureuse en 2007 face à Nicolas Sarkozy, une défaite qu’elle peine manifestement à digérer, elle n’a cessé de vouloir peser. En 2024, elle proposait déjà de diriger une liste d’union pour les élections européennes, une démarche saluée avec un enthousiasme surprenant par Jean-Luc Mélenchon.
Aujourd’hui, pour 2027, la stratégie se révèle à travers la publication de son nouveau livre, « Mais qui va garder les enfants ? », aux éditions Fayard. Le choix de cette maison, connue pour abriter des figures de la droite et de l’extrême droite comme Jordan Bardella ou Éric Zemmour, soulève des questions sur la cohérence de son positionnement politique. Ce n’est pas qu’un simple rappel à la gauche ; c’est une tentative de se repositionner, armée de diagnostics et de propositions pour une France en déclin.
Elle y développe le concept de « dette générationnelle » et plaide pour l’intégration des « valeurs de l’amour maternel » dans la gouvernance, une approche qui vise à contrer le « virilisme toxique » du pouvoir. Un discours qui, pour certains, pourrait sonner creux après tant d’années passées sans succès probant et dans un paysage politique qui semble l’avoir dépassée. L’obstination est une chose, la capacité à transformer l’essai en est une autre, et l’avenir nous dira si cette énième tentative se soldera par une nouvelle déception ou une véritable résurrection politique.
