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Le Sénat a voté une loi controversée autorisant certains commerces à employer des salariés le 1er-Mai, suscitant l'indignation de la gauche et des syndicats qui dénoncent un recul social majeur.

Une déroute pour les droits des travailleurs ! Le Sénat, sous l’impulsion d’une alliance droite-centristes, a osé adopter une proposition de loi qui autorise désormais certains commerces à exploiter leurs employés le 1er-Mai. Ce vote, par 228 voix contre 112, est un signal alarmant pour les acquis sociaux, un véritable coup de canif dans le principe du Jour international des travailleurs. L’initiative, portée par le président de l’UDI, Hervé Marseille, et Annick Billon, avec le soutien du gouvernement, ouvre la voie à une dérégulation dangereuse, étendant les dérogations au-delà des services essentiels comme les hôpitaux.

Désormais, les boulangeries, boucheries, fleuristes, et même les cinémas et théâtres, pourront exiger la présence de leurs salariés un jour censé être chômé. Cette décision scandaleuse est la réponse à des plaintes de boulangers, qui se plaignaient de ne pas pouvoir faire travailler leurs employés le 1er-Mai, arguant d’une législation floue. Plutôt que de défendre les salariés, le gouvernement et la majorité sénatoriale ont choisi de céder aux pressions du patronat, créant ainsi une faille juridique qui, selon la ministre du travail Catherine Vautrin, vient « combler une faille » et non « remettre en cause l’existant ». Une affirmation trompeuse, puisque ce texte aura un impact direct sur la vie de millions de travailleurs.

Les réactions indignées de la gauche ne se sont pas fait attendre. Cathy Apourceau-Poly (PCF) a dénoncé un processus visant à « détricoter petit à petit le principe du 1er-Mai chômé », craignant une remise en cause totale à terme. Elle a martelé que l’objectif inavoué est de « voler un jour de congé aux salariés ». Monique Lubin (PS) a fustigé l’idée qu’on ne puisse se passer d’aller chez le boucher ou le boulanger un 1er-Mai, soulignant l’absurdité de la situation. Face à ces critiques, Annick Billon a rejeté les accusations en les qualifiant de « caricaturales », ignorant la portée symbolique et historique de cette journée pour les travailleurs.

Le patronat exulte, tandis que l’ensemble des organisations syndicales, de la CGT à la CFDT, en passant par FO et l’UNSA, crient au scandale. Dans un communiqué commun, elles ont appelé les sénateurs à rejeter ce texte, rappelant que « remettre en cause le principe de cette journée, c’est remettre en cause cent ans d’histoire de lutte sociale ». Ce projet de loi, désormais entre les mains de l’Assemblée nationale, marque un recul manifeste pour les droits des travailleurs et ouvre une porte dangereuse à une flexibilisation accrue du travail, au détriment du bien-être des salariés.