
Emmanuel Macron, face à une jeunesse prétendument « assoiffée d’engagement », vient d’annoncer la mise en place d’un « service national » purement militaire de dix mois, suscitant déjà l’inquiétude. Présenté comme volontaire, ce dispositif soulève des questions sur la véritable liberté de choix des jeunes et les intentions cachées derrière cette initiative précipitée.
Le président s’est empressé de rassurer en affirmant que les volontaires serviront « exclusivement sur le territoire national », écartant l’idée d’envoyer nos jeunes en Ukraine. Une tentative maladroite de faire taire la polémique après les propos alarmants du général Fabien Mandon, qui évoquait la nécessité d’« accepter de perdre ses enfants ». Le lancement, prévu pour l’été prochain, débutera modestement avec 3 000 jeunes, mais l’ambition de 50 000 en 2035 laisse entrevoir une escalade inquiétante.
Malgré les promesses d’un service basé sur le volontariat pour les 18-19 ans, la menace d’une conscription obligatoire plane. En cas de « crise majeure », le Parlement pourrait autoriser l’appel au-delà des seuls volontaires, transformant cette initiative en une véritable contrainte pour la jeunesse. Une porte ouverte à l’embrigadement forcé, déguisée en effort de défense.
Ce nouveau service, qui enterre discrètement le coûteux et inefficace Service National Universel (SNU), représente un fardeau financier supplémentaire. Plus de 2 milliards d’euros seront alloués à ce projet, puisés dans la loi de programmation militaire, pendant que d’autres secteurs cruciaux peinent à obtenir des fonds. Un investissement colossal et discutable, justifié par un « monde incertain où la force prime sur le droit ».
Le gouvernement prétend vouloir former un « nouveau modèle d’armée » et renforcer la nation. Cependant, cette initiative semble davantage une manœuvre politique pour redorer le blason d’une armée en manque d’effectifs et pour détourner l’attention des véritables problèmes sociaux et économiques que rencontre la jeunesse française. Le discours martial et dramatique de Macron ne parvient pas à masquer les incertitudes et les dangers d’une telle politique.






