
L’opérateur SFR est au cœur d’une nouvelle tempête : son PDG, Arthur Dreyfuss (Altice France), a rejeté sans équivoque une offre de rachat colossale de 17 milliards d’euros émise conjointement par Bouygues Telecom, Iliad (Free) et Orange. Cette proposition, qui visait la majeure partie des actifs de l’opérateur, a été balayée d’un revers de main, laissant planer une incertitude pesante sur l’avenir de l’entreprise et de ses milliers d’employés.
Alors que des rumeurs de rachat secouent SFR depuis des mois, cette offre concrète était attendue comme un possible dénouement à la spirale de l’endettement. Malheureusement, le refus catégorique d’Altice France ne fait que prolonger l’agonie. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a d’ailleurs exprimé ses craintes, promettant une « vigilance extrême » face aux potentielles augmentations de prix pour les consommateurs et à la dégradation de la qualité de service en cas de transaction. Un avertissement qui souligne la gravité de la situation.
La situation financière de SFR, bien que partiellement allégée par un accord de restructuration de dette, reste précaire. Les créanciers ont dû accepter 45 % des parts du groupe en échange d’une réduction de dette, passant de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros. Une manœuvre qui n’a pas rassuré les salariés, dont l’inquiétude grandit face aux menaces d’une vente et de ses conséquences désastreuses sur l’emploi.
Les syndicats s’insurgent. La CFDT a déjà dénoncé les risques de « suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects » en cas de concrétisation d’une telle opération de concentration. Avec la CGT, ils contestent en justice le plan de sauvegarde accélérée d’Altice France, une procédure qui ouvre la voie à la restructuration financière. L’audience prévue le 4 novembre sera cruciale, mais l’avenir de SFR semble plus que jamais sombre et incertain, pris entre des décisions stratégiques controversées et la menace constante du licenciement.







