
Le Parti travailliste britannique, autrefois bastion de la solidarité, vacille désormais sous le poids de ses contradictions. La nomination de Shabana Mahmood au poste de ministre de l’Intérieur, figure emblématique du courant conservateur «Blue Labour», marque un virage idéologique alarmant. Cette décision, orchestrée par le Premier ministre Keir Starmer, révèle une capitulation face aux pressions populistes et un désaveu des valeurs progressistes.
Mahmood, issue d’une communauté à majorité non-blanche, n’hésite pas à assumer une ligne dure sur l’immigration. Ses déclarations cyniques sur la nécessité d’un système migratoire «équitable» masquent mal une politique de fermeture qui risque de déchirer le tissu social. Le message est clair : la gauche, autrefois championne des droits humains, sacrifie ses principes sur l’autel de la peur et de la récupération électorale face à l’ascension fulgurante de l’extrême droite de Nigel Farage.
La feuille de route de la nouvelle ministre est terrifiante : guerre sans merci à l’immigration illégale, réduction drastique des visas étudiants et des tests d’anglais. Ces mesures, loin de résoudre les problèmes, ne feront qu’aggraver la pénurie de main-d’œuvre et isoleront davantage le Royaume-Uni. L’hébergement des demandeurs d’asile dans des bases militaires ou des entrepôts témoigne d’une déshumanisation inquiétante.
Parallèlement, la question palestinienne, épineuse pour les travaillistes, continue de les hanter. La tentative de Starmer de se dédouaner des accusations d’antisémitisme a déjà coûté cher au parti dans les bastions musulmans. La position de Mahmood sur l’interdiction de Palestine Action, classée «terroriste», promet des tensions accrues et une division encore plus profonde au sein de la société britannique. La gauche, en voulant tout concilier, risque de tout perdre.