
La capitale française est le théâtre d’une nouvelle controverse qui déchaîne les passions. Mercredi 5 novembre, le grand magasin parisien BHV a ouvert les portes de la première boutique physique du géant de la fast-fashion, Shein. Tandis que des foules de clients avides s’amassaient rue de Rivoli, une autre scène se jouait, bien plus sombre, rue des Archives. Des élus de gauche y dénonçaient vivement ce partenariat, qualifié de « pacte avec le diable » par Emmanuel Grégoire, candidat socialiste à la Mairie de Paris.
Cette alliance entre le BHV, institution historique de Paris, et le mastodonte chinois de la mode éphémère représente une « faute morale, politique et économique ». La polémique enfle, alimentée par des accusations de violations des droits humains, d’esclavage moderne et de pratiques fiscales douteuses. Les détracteurs soulignent également l’impact environnemental catastrophique de Shein, qui met sur le marché des milliers de nouveaux produits chaque jour, majoritairement en fibres synthétiques, contribuant à une pollution textile massive.
Les critiques ne se limitent pas aux seuls élus. Des marques emblématiques du BHV, comme agnès b, ont déjà annoncé leur retrait, refusant d’être associées à ce modèle de consommation. La Banque des Territoires a même mis fin à des négociations pour l’acquisition des locaux du BHV, invoquant une « rupture de confiance » liée à l’arrivée de Shein. Une pétition en ligne contre cette implantation a déjà recueilli des dizaines de milliers de signatures, tandis que des associations de protection de l’enfance et de l’environnement s’insurgent contre les pratiques de la marque, notamment la vente de poupées sexuelles à l’apparence enfantine.
Malgré les amendes colossales infligées à Shein par la France pour non-respect des lois sur les cookies, la publicité mensongère et la présence de microplastiques non déclarés, le BHV persiste dans son choix. Ce partenariat, loin d’être un signe de réussite pour Shein, révèle plutôt une quête désespérée de légitimité face à une réglementation croissante et une lassitude des consommateurs envers la fast-fashion. Un avenir incertain plane sur cette collaboration controversée, qui risque de ternir l’image des deux entités et d’aggraver les problèmes éthiques et environnementaux déjà criants.






