Le géant de l’ultra fast-fashion, Shein, se retrouve au cœur d’un scandale retentissant, accusé d’avoir proposé des poupées sexuelles à l’apparence enfantine sur sa plateforme. Face à l’indignation générale et aux menaces des autorités françaises, l’entreprise tente de minimiser les faits, parlant de « dysfonctionnement interne ».
Mardi 4 novembre, Quentin Ruffat, porte-parole de Shein France, a affirmé une collaboration « à 100 % avec la justice », promettant de fournir les noms des acheteurs si la demande était faite. Une déclaration qui sonne creux face à la gravité des accusations. Le parquet de Paris a d’ailleurs déjà ouvert quatre enquêtes, visant également AliExpress, Temu et Wish, pour « diffusion de message violent, pornographique, ou contraire à la dignité accessible à un mineur ».
Shein prétend avoir retiré les annonces et déréférencé sa catégorie « produits pour adultes » temporairement. Mais pour beaucoup, ces mesures sont loin d’être suffisantes. Roland Lescure, ministre de l’Économie, a brandi la menace d’une interdiction de la plateforme sur le marché français en cas de récidive. Une sanction qui serait un coup dur pour l’entreprise, déjà sous le feu des critiques pour ses pratiques environnementales et sociales.
Sarah El Haïry, haut-commissaire à l’enfance, a qualifié ces objets de « pédocriminels », soulignant le danger qu’ils représentent. Elle insiste sur la nécessité d’identifier les acheteurs pour protéger les enfants. Pendant ce temps, Shein s’apprête à ouvrir son premier magasin physique pérenne au BHV, un choix qui suscite déjà une vive polémique et des manifestations. Un partenariat « indécent » et « inacceptable » selon Frédéric Merlin, patron du BHV, qui maintient pourtant sa collaboration. Un cynisme qui ne manquera pas de faire réagir le public.
