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Le chaos s'installe aux États-Unis : le shutdown paralyse l'administration fédérale, des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage. Donald Trump menace de « choses irréversibles » alors que le pays s'enfonce dans une crise budgétaire sans précédent.

Un shutdown dévastateur a plongé les États-Unis dans l’incertitude ce mercredi 1er octobre, à minuit (heure de Washington). L’échec lamentable du Congrès à trouver un accord budgétaire entre républicains et démocrates paralyse une partie cruciale de l’administration fédérale, laissant des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique et leurs salaires en suspens. Une catastrophe économique qui menace de secouer bien plus que les seuls fonctionnaires.

Les conséquences s’annoncent désastreuses : le trafic aérien risque d’être sérieusement perturbé, et l’aide sociale, vitale pour de nombreux citoyens, sera fortement compromise. Les usagers des services publics sont également au bord du gouffre, anticipant des perturbations massives. Alors que les républicains contrôlent les deux chambres du Congrès, leur incapacité à rallier suffisamment de voix démocrates (60 sur 100 requises au Sénat) a scellé le destin du pays. Le vote pour un financement fédéral de sept semaines n’a recueilli que 55 voix, un échec retentissant.

Les analystes de Nationwide prévoient déjà une chute de 0,2 point de pourcentage du PIB américain par semaine de shutdown. Pourtant, étrangement, les marchés boursiers mondiaux affichent une indifférence déconcertante, le Dow Jones atteignant même un record. Pendant ce temps, Donald Trump, toujours fidèle à lui-même, a attisé les braises en menaçant de « choses irréversibles ». Il n’a pas hésité à brandir le spectre de licenciements massifs, promettant de cibler des milliers de fonctionnaires fédéraux, dans la lignée des purges déjà initiées avec la commission DOGE d’Elon Musk.

Les accusations mutuelles fusent. Trump dénonce un montage vidéo « raciste » de Hakeem Jeffries, tandis que ce dernier regrette l’absence de dialogue. Les élections législatives de mi-mandat en novembre 2026 planent déjà sur les esprits, promettant une bataille acharnée pour le contrôle du Congrès. Le fossé reste infranchissable : les républicains proposent une extension budgétaire jusqu’à fin novembre, tandis que les démocrates exigent le rétablissement de centaines de milliards de dollars pour les dépenses de santé, notamment l’Obamacare, cruellement supprimées par l’administration Trump. Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat, fulmine : « Le blocage républicain vient de commencer parce qu’ils refusent de protéger les soins de santé des Américains. »

Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants, a contre-attaqué, fustigeant l’« égoïsme » démocrate. Selon lui, le vote démocrate met en péril les programmes d’aide alimentaire, les soins de santé pour les anciens combattants, et affaiblit la FEMA en pleine saison des ouragans. La crise, loin de se résoudre, s’enfonce dans une impasse inquiétante, ravivant les sombres souvenirs du shutdown record de 35 jours sous le premier mandat de Donald Trump.