La vision alarmiste d’Anne Vourc’h, sociologue et ancienne directrice du Réseau des Grands Sites de France, révèle une vérité dérangeante : la surpopulation automobile est en train de défigurer irrémédiablement nos joyaux naturels. La stratégie classique de déplacement des parkings, présentée comme une solution miracle, ne fait que masquer un problème bien plus profond. Cette approche, souvent source de conflits avec les élus locaux, met en lumière une résistance au changement qui menace l’intégrité de nos paysages.
Les inquiétudes, jadis exprimées lors de projets comme celui de la Pointe du Raz, où le recul du parking fut perçu comme un arrêt de mort économique, résonnent encore aujourd’hui. Bien que des navettes aient temporairement apaisé les tensions, le véritable enjeu reste la dépendance au tout-voiture. Le paradoxe est cruel : ce qui devrait être une expérience de communion avec la nature se transforme en un calvaire de pollution et d’engorgement.
Malgré un certain optimisme affiché quant à l’avance des Grands Sites en matière de « slow tourisme », la réalité est que ces politiques sont loin d’être universellement acceptées. Le discours sur le plaisir de la marche, bien que romantique, ne parvient pas à occulter l’âpre réalité des tensions locales et des intérêts économiques divergents. Il est clair que le chemin vers une préservation efficace de nos sites naturels est semé d’embûches et que la bataille contre la voiture est loin d’être gagnée.