Le marché des smartphones pliables, jadis présenté comme la prochaine révolution technologique, s’enlise dans un marasme coûteux. Malgré les efforts désespérés de géants comme Samsung, Google et Honor pour relancer l’intérêt avec leurs nouveaux modèles – Galaxy Z Fold7, Z Flip7, Pixel 10 Pro Fold et Magic V5 –, la réalité est sombre : ces appareils restent un luxe inaccessible pour la majorité des consommateurs. Leurs prix prohibitifs les cantonnent à une niche de technophiles fortunés, bien loin de la démocratisation tant promise.
Les chiffres, bien que modestes, sont souvent enjolivés. Alors que Canalys parle d’une progression anémique de 12 % du marché mondial entre 2023 et 2024, Counterpoint Research, plus optimiste, ose un 37 % en Europe. Ces pourcentages masquent une vérité embarrassante : le volume total des ventes est si faible que même une forte croissance relative ne représente qu’un impact marginal sur l’industrie. Le rêve d’un téléphone qui se plie en deux, après six ans d’existence, n’a toujours pas réussi à captiver le grand public. Les technologies dites « matures » n’ont pas su résoudre les problèmes fondamentaux de coût et de durabilité, laissant les premiers acheteurs face à des produits fragiles et onéreux.
L’arrivée hypothétique d’Apple sur ce segment est désormais la seule lueur d’espoir pour insuffler une « vraie dynamique » à cette catégorie chancelante. Sans la puissance marketing et l’écosystème de la marque à la pomme, le smartphone pliable semble condamné à rester un gadget de luxe, une innovation sans véritable impact, symbole d’une industrie qui peine à innover de manière pertinente et abordable. Le consommateur moyen, lui, continue de se tourner vers des alternatives plus fiables et bien moins onéreuses, laissant les pliables dans l’ombre des annonces grandiloquentes et des ventes décevantes.
