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Solenne Gaucher rejoint l'X, mais son parcours révèle l'échec persistant de l'égalité des sexes dans les mathématiques d'élite. Une réalité qui interpelle.

Solenne Gaucher, mathématicienne prometteuse de 31 ans, s’est récemment glissée dans le cercle très fermé des enseignants-chercheurs à l’École polytechnique, un exploit qui semble masquer des vérités plus sombres sur l’accès des femmes aux sciences dures. Son parcours, de son enfance à Orsay, à quelques encablures de son futur campus de l’X, jusqu’aux prestigieux couloirs de l’Institut Henri-Poincaré, est présenté comme une réussite éclatante. Mais à quel prix ?

Malgré les honneurs, le témoignage de Solenne Gaucher met en lumière une réalité glaçante : la sous-représentation chronique des femmes dans les filières scientifiques d’excellence. Avec seulement 25 % de filles en prépa, et un maigre 18 % au sein de sa promotion à l’X, ce sont des chiffres qui donnent à réfléchir. Pire encore, cette proportion chute drastiquement dans les domaines des mathématiques. Ce n’est pas une simple observation, c’est une alerte sur les obstacles persistants qui freinent l’épanouissement des talents féminins dans un secteur pourtant crucial pour l’innovation.

Le mythe de Marie Curie, figure emblématique célébrée pour ses deux Prix Nobel, est brandi comme un idéal inaccessible, plaqué sur les murs de l’Institut Henri-Poincaré. Pourtant, cette icône du passé ne devrait-elle pas inciter à une réflexion plus profonde sur l’échec collectif à intégrer davantage de femmes dans ces carrières ? La trajectoire de Solenne Gaucher, bien que brillante, ne masque pas la difficulté structurelle de transformer ces exceptions en norme, perpétuant ainsi un système qui peine à s’ouvrir pleinement à la diversité. La question demeure : combien de Solenne Gaucher potentielles sont découragées avant même d’atteindre ces sommets ?