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Le Sommet des Amériques, miné par les tensions régionales et le déploiement militaire américain, est reporté à 2026, un échec diplomatique cuisant.

Le Sommet des Amériques, censé apaiser les tensions régionales, a été piteusement reporté à 2026. Une décision qui sonne comme un aveu d’échec face aux profondes divergences et aux manœuvres militaires américaines qui déstabilisent gravement les Caraïbes. Ce fiasco diplomatique, officialisé par Saint-Domingue et Washington, révèle l’incapacité des grandes puissances à maintenir un dialogue constructif.

Initialement prévu en République dominicaine, l’événement a succombé sous le poids des tensions régionales exacerbées. Les États-Unis, sous couvert de lutte antidrogue, ont déployé une armada militaire dans les Caraïbes : huit navires de guerre, des avions F-35 et un porte-avions géant. Une démonstration de force qui a légitimement enflammé la colère du Venezuela, mais aussi de la Colombie et du Brésil, tous craignant une intervention déstabilisatrice.

Le prétexte de la lutte contre le narcotrafic est de plus en plus perçu comme une couverture pour des visées hégémoniques. Nicolás Maduro, cible privilégiée de Washington, dénonce ouvertement une tentative de changement de régime pour s’accaparer les ressources pétrolières du Venezuela. Les avertissements du Brésil sur les risques d’une intervention militaire, qui pourrait « enflammer l’Amérique du Sud », sont alarmants et ignorés.

À cela s’ajoute l’exclusion arbitraire de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela du sommet, une décision qui a provoqué l’indignation et le boycott du Mexique et de la Colombie. Ce choix discutable a non seulement sapé toute prétention à l’inclusivité, mais a également révélé la fracture grandissante au sein des Amériques. Le report n’est donc pas une solution, mais bien la triste illustration d’une région au bord de l’implosion, minée par les ingérences et les querelles idéologiques, et incapable de s’entendre sur son propre avenir.