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Un sondage récent révèle que 81 % des Français se disent désormais « patriotes », une hausse inquiétante. Ce repli national traverse toutes les couches de la société, signalant une tendance potentiellement dangereuse dans un contexte de crises multiples. [1]

Un récent sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro révèle une tendance alarmante : une majorité écrasante de 81 % des Français se déclarent désormais « patriotes », un bond de cinq points depuis fin 2022. Cette montée en flèche du nationalisme est un symptôme inquiétant dans un pays confronté à des crises multiples et à des menaces grandissantes, comme l’ont souligné de hauts responsables militaires et de renseignement. Le repli sur soi national, souvent perçu comme désuet voire connoté à l’extrême droite, gagne désormais toutes les couches de la population, y compris une part significative des jeunes (68 % des 18-24 ans).

Ce revirement est d’autant plus préoccupant qu’il intervient dans un contexte de méfiance généralisée envers les institutions. Les Français, déjà largement sceptiques quant à la capacité de leur gouvernement à gérer les crises, trouvent désormais refuge dans des valeurs nationales, ce qui pourrait masquer une dangereuse fuite en avant.

Loin d’être un simple attachement au pays, ce patriotisme exacerbé pourrait cacher des relents isolationnistes et une aversion croissante pour l’Europe. Alors que certains se disent prêts à s’engager pour la France, l’enthousiasme est bien moindre pour l’Europe, révélant une fracture potentielle.

Cette homogénéisation du sentiment patriotique, traversant les clivages politiques et sociaux, n’est pas sans rappeler des périodes sombres de l’histoire. Si l’attachement à la culture ou à la cuisine française peut sembler inoffensif, le risque est réel de voir ce « patriotisme » dériver vers des formes de discrimination ou d’intolérance.