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Sophie Binet, dirigeante de la CGT, a été mise en examen pour injure publique suite à ses propos controversés sur les patrons. Une affaire qui relance le débat sur la liberté d'expression syndicale et les inégalités économiques en France.

La patronne de la CGT, Sophie Binet, se retrouve au cœur d’une polémique judiciaire inquiétante. Elle a annoncé, ce mardi 2 décembre, sa mise en examen pour injure publique. Une décision qui découle de ses propos virulents de janvier dernier, où elle avait osé qualifier les patrons de « rats qui quittent le navire », fustigeant un « seul objectif : l’appât du gain ». Cette action judiciaire, initiée par le mouvement patronal Ethic, soulève de sérieuses questions sur les limites de la liberté d’expression syndicale et la capacité à critiquer ouvertement les dérives du capitalisme.

La mise en examen de Sophie Binet est une procédure presque automatique dans ce genre de plainte, mais elle n’en reste pas moins un signal fort. La syndicaliste avait réagi aux déclarations de Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui dénonçait une surtaxe gouvernementale comme un facteur de délocalisation. Pour Mme Binet, il s’agissait simplement de « faire son travail de syndicaliste » : dénoncer les délocalisations abusives, les inégalités de répartition des richesses et le fait que les milliardaires « paient toujours moins d’impôts ».

Sophie Binet dénonce une attaque contre la capacité à « dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Elle fustige les multinationales qui, selon elle, « n’en ont rien à faire de l’emploi en France » et traitent mal leurs sous-traitants, un handicap majeur pour l’économie française. Cette affaire révèle la tension grandissante entre le monde syndical, qui cherche à dénoncer des pratiques jugées néfastes, et le patronat, soucieux de défendre son image et ses intérêts. La question est de savoir si cette mise en examen ne va pas museler les voix critiques, rendant impossible un débat public franc sur les enjeux économiques et sociaux. Une comparaison jugée « particulièrement injurieuse » par Ethic, mais pour beaucoup, une simple réalité crue du monde des affaires.