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Un nouveau massacre au Soudan : plus de 40 civils ont été tués par les Forces de soutien rapide (FSR) dans le camp de déplacés d'Abou Chouk au Darfour, déjà frappé par la famine. La crise humanitaire s'aggrave, les efforts diplomatiques échouent.

L’horreur continue de s’abattre sur le Soudan. Les Forces de soutien rapide (FSR), en guerre impitoyable contre l’armée soudanaise, ont commis un nouveau carnage lundi au Darfour du Nord. Plus de 40 civils ont été sauvagement tués et au moins 19 blessés lors d’une attaque barbare contre le camp de déplacés d’Abou Chouk, déjà aux prises avec une famine dévastatrice. Ce n’est pas une simple erreur de tir : les FSR ont délibérément pris d’assaut le camp, tirant sur des innocents dans leurs maisons et les rues, selon les secouristes locaux.

Ce bain de sang intervient alors que les combattants des FSR progressent inexorablement vers El-Fasher, le dernier bastion encore contrôlé par l’armée dans le Darfour occidental. Les témoignages sont glaçants : des civils tués par des balles perdues ou par des exécutions directes. Le comité local de résistance, un groupe prodémocratie, a confirmé ce bilan macabre, dénonçant des « violations horribles commises contre des personnes innocentes et non armées ».

El-Fasher et les camps de déplacés environnants sont devenus des cibles récurrentes pour les FSR, surtout depuis leur retrait de Khartoum en mars. En avril, l’offensive des FSR contre le camp de Zamzam avait déjà forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir, cherchant un refuge précaire à El-Fasher même.

Le pays est désormais coupé en deux : les paramilitaires contrôlent la quasi-totalité du Darfour et certaines zones du sud, tandis que l’armée tente de s’accrocher au nord, à l’est et au centre. Le conflit, qui a éclaté en avril 2023, a déjà provoqué des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, engendrant ce que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire au monde ».

La situation alimentaire est catastrophique. En 2024, la famine a été officiellement déclarée dans trois camps autour d’El-Fasher, dont Abou Chouk. Le Programme alimentaire mondial (PAM) révèle des chiffres alarmants : près de 40% des enfants de moins de 5 ans à El-Fasher souffrent de malnutrition aiguë, dont 11% sous une forme sévère. À l’échelle nationale, près de 25 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Face à ce désastre, les efforts diplomatiques restent tragiquement vains, laissant la population soudanaise au bord du gouffre.