Srebrenica-memorial-cemetery
Vingt-neuf ans après le massacre de Srebrenica, la Bosnie commémore les victimes tandis que le déni du génocide persiste, notamment en Serbie, menaçant la réconciliation.

Vingt-neuf ans après la pire tuerie en Europe depuis 1945, la Bosnie commémore le massacre de Srebrenica, où plus de 8 000 hommes et adolescents musulmans ont été exterminés par les forces serbes de Bosnie. Un événement tragique qui continue de déchirer les Balkans, alors que la reconnaissance du génocide est toujours âprement contestée, notamment par la Serbie.

Chaque année, de nouvelles victimes sont inhumées au mémorial de Potocari, près de Srebrenica. Cette année, 14 corps rejoignent les 6 751 déjà identifiés, tandis que plus d’un millier de disparus attendent toujours d’être retrouvés. Une cicatrice béante pour les familles, souvent privées de justice et de vérité, face à des lois sur les personnes disparues jamais pleinement appliquées.

Malgré les jugements des tribunaux internationaux, qui ont clairement qualifié les événements de Srebrenica de génocide, la négation persiste. Ratko Mladic, le « Boucher des Balkans », a été condamné à perpétuité pour son rôle dans ces atrocités, mais son image est toujours célébrée comme celle d’un héros dans certaines parties de la République serbe de Bosnie.

Le récent vote de l’Assemblée générale des Nations Unies, désignant le 11 juillet comme « Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide commis à Srebrenica », n’a pas apaisé les tensions. Loin de là. La Serbie a mené une campagne de lobbying agressive pour contrecarrer cette résolution, allant jusqu’à délocaliser un conseil des ministres à Srebrenica même le jour du vote.

Le résultat est un échec diplomatique cuisant pour la reconnaissance pleine et entière : la résolution n’a obtenu qu’une majorité mitigée, révélant des divisions profondes au sein même de l’Europe. Tandis que le déni du génocide est puni par la loi en Bosnie, des rapports montrent une augmentation des cas de négation en Serbie et en Republika Srpska. Le chemin vers la réconciliation et la justice semble plus semé d’embûches que jamais, laissant planer une ombre persistante sur l’avenir de la région.