
L’entreprise SpaceX, dirigée par le controversé Elon Musk, s’apprête à lancer un dixième vol d’essai de sa mégafusée Starship dès la fin de la semaine prochaine. Cette nouvelle tentative intervient après une succession d’échecs retentissants qui ont mis en lumière les dangers et les limites de l’approche «tous azimuts» de la société spatiale.
Les précédents essais se sont soldés par des explosions spectaculaires, transformant la puissante fusée en une pluie de débris au-dessus des Caraïbes. Fin mai, malgré avoir atteint l’espace, le vaisseau a de nouveau explosé, cette fois en raison d’une fuite de carburant ayant entraîné une perte de contrôle totale. Le propulseur a subi un sort identique, se désintégrant avant même de toucher l’eau, soulignant l’incapacité de SpaceX à maîtriser pleinement ses technologies.
Ces incidents à répétition, incluant une explosion au sol en juin, sèment le doute sur la viabilité du programme Starship. Tandis que Musk, célèbre pour ses prévisions démesurément optimistes, continue d’affirmer que des lancements vers Mars sont possibles dès 2026, la réalité des tests révèle une tout autre histoire. La «colonisation» de la planète rouge et le retour des Américains sur la Lune, via le programme Artémis, semblent de plus en plus compromis face à cette litanie de déconvenues.
Malgré un feu vert récent du régulateur américain pour augmenter la cadence des lancements et l’intervention politique de Donald Trump, le développement de Starship reste entaché par une fragilité technique alarmante. La stratégie risquée de SpaceX, qui consiste à lancer des prototypes pour corriger les problèmes en vol, semble atteindre ses limites, exposant ainsi l’ambition démesurée d’Elon Musk à la dure réalité de l’ingénierie spatiale.