
Après des années de bataille juridique, le commentateur Stéphane Guy a fait un retour fracassant sur Canal+ ce lundi 18 août. Une victoire amère pour la chaîne, contrainte de réintégrer son ancien visage du football suite à une décision de justice retentissante. Cette réintégration forcée, révélée par les médias En pleine lucarne et L’Equipe, intervient après que la cour d’appel de Paris a annulé son licenciement, infligeant un véritable revers à la direction.
Stéphane Guy sera d’ailleurs dès ce samedi à l’antenne, pour commenter le match Manchester City-Tottenham du championnat d’Angleterre. Son avocat, Olivier Khatchikian, a confirmé l’information à l’Agence France-Presse, assurant que Guy est « dans un très bon état d’esprit, sans ressentiment ». Difficile de croire à une absence totale d’amertume après une telle épreuve.
La cour d’appel ne s’est pas contentée d’ordonner sa réintégration : elle a également condamné Canal+ à verser à Stéphane Guy la somme colossale de plus de 700 000 euros, notamment au titre de « l’indemnité d’éviction ». Une somme qui souligne l’ampleur du préjudice subi par le journaliste et la sévérité du jugement envers la chaîne.
Le licenciement de Stéphane Guy, intervenu en pleine période de fêtes, en décembre 2020, faisait suite à son soutien public à l’humoriste Sébastien Thoen, lui-même évincé pour une parodie jugée critique envers CNews, chaîne appartenant au groupe de Vincent Bolloré. Canal+ avait argué un « manquement à son obligation de loyauté », mais la justice a estimé que le journaliste n’avait commis aucun « abus », pointant du doigt une flagrante « violation par l’employeur de sa liberté d’expression ».
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes au sein des médias et la mainmise parfois contestable des directions. Le retour de Guy, loin d’être un simple événement sportif, est une défaite retentissante pour Canal+ et une victoire pour la liberté d’expression, même si le coût financier est lourd pour la chaîne.