Le rêve d’un cerveau « musclé » sans effort semble tourner au cauchemar. Des dispositifs de stimulation transcrânienne, vendus en ligne, promettent monts et merveilles : une amélioration spectaculaire des capacités cognitives comme la mémoire, l’attention et le langage. Cependant, la réalité est bien plus sombre. Malgré des publicités alléchantes, les résultats tangibles se font cruellement attendre, soulevant de sérieuses questions sur l’efficacité réelle de ces technologies.
Une étude néerlandaise a même révélé que la stimulation transcrânienne par courant continu (tDCS), loin de doper la mémoire, pourrait en fait conduire à des effets inverses. Les participants ayant reçu une stimulation électrique ont paradoxalement moins bien réussi les tests de mémoire. Cela met en lumière les risques de mésusage et les dangers potentiels de ces technologies, notamment chez les jeunes qui les utilisent pour améliorer leurs performances aux examens.
Les effets secondaires, bien que souvent décrits comme mineurs (maux de tête, picotements, nausées), ne sont pas négligeables. Plus inquiétant encore, le rapport bénéfice/risque à long terme de ces appareils reste « totalement inconnu ». Les experts, comme le Dr Antoni Valero-Cabré, directeur de recherche au CNRS et membre de l’Institut du Cerveau, soulignent que l’un des plus grands défis des neurosciences est de comprendre pleinement les mécanismes complexes du cerveau. Il est donc alarmant de voir des produits mis sur le marché sans une compréhension exhaustive de leurs impacts.
Alors que certains espoirs persistent pour des applications thérapeutiques encadrées, l’idée de « muscler » son cerveau à domicile avec ces gadgets relève de l’illusion dangereuse. Il est impératif de se méfier de ces promesses faciles qui pourraient, au lieu d’améliorer nos capacités, causer des dommages irréversibles.
