Sundar-Pichai-Google
Dix ans après sa prise de fonction, le bilan de Sundar Pichai à la tête de Google est assombri par des échecs retentissants en matière d'IA et une succession de controverses. Des promesses non tenues et des déboires coûteux fragilisent l'image du géant de la tech.

Le 10 août marque les dix ans de Sundar Pichai à la tête de Google, une décennie qui, loin d’être un triomphe, a été jalonnée de controverses et de faux pas coûteux. L’ingénieur, propulsé PDG en 2015, puis à la tête d’Alphabet en 2019, a vu son mandat entaché par des promesses d’IA non tenues et une mainmise de plus en plus contestée sur le marché. Initialement célébré pour avoir parié sur l’intelligence artificielle, qui a gonflé les revenus publicitaires, Pichai a rapidement déchanté face à la menace grandissante de ChatGPT, exposant les fragilités de l’entreprise.

Les récents déboires de Google avec son IA Gemini ont mis en lumière une gestion erratique, forçant Pichai à admettre des erreurs « totalement inacceptables » concernant la génération d’images. Cette déroute, qualifiée de « cauchemar » par certains, révèle des failles profondes dans le contrôle et la formation de l’IA chez Google, soulevant des questions légitimes sur l’avenir de cette technologie et son impact social. Malgré des investissements massifs dans l’IA, estimés à 50 milliards de dollars rien qu’en 2024, Google peine à concrétiser ses ambitions, et Pichai lui-même a concédé que l’entreprise avait « encore du chemin à parcourir » en la matière.

De plus, la prédiction alarmante de Pichai selon laquelle le développement de l’IA allait « ralentir » et que les « fruits à portée de main ont disparu » en dit long sur les défis à venir. Alors que Google se vante d’intégrer l’IA dans tous les aspects de ses opérations, la productivité interne reste un enjeu majeur, poussant la direction à exhorter ses employés à plus d’« urgence ». Loin de l’image du rêve américain, le règne de Sundar Pichai semble davantage rimer avec une succession de crises et une course effrénée à l’innovation, dont les conséquences réelles pour les utilisateurs et le marché restent à prouver.