
L’armée américaine, sous l’impulsion du Pentagone et de Donald Trump, a lancé une opération d’envergure en Syrie, prétendant « éliminer des combattants du groupe État islamique » en guise de « vengeance » après la mort de soldats américains. Une réaction musclée qui, malgré les déclarations fracassantes de représailles « très lourdes » et de « très nombreux ennemis tués », soulève des interrogations sur son efficacité réelle et ses conséquences à long terme.
Plus de 70 cibles, plus de 100 munitions de précision… Le déchaînement de puissance de feu américain, impliquant avions de chasse et hélicoptères, semble disproportionné face à un ennemi déjà affaibli, mais surtout insaisissable. L’EI, bien que défait territorialement en 2019, maintient une présence résiduelle dans le désert syrien, menant des attaques sporadiques. Cette opération risque-t-elle de ne cibler que des fantômes, ou pire, de raviver des tensions régionales déjà explosives ?
Le timing est d’autant plus troublant que l’attaque initiale contre les Américains a été attribuée à un membre des forces de sécurité syriennes, et non directement à l’EI. Une information passée sous silence par le discours officiel américain, qui préfère brandir la menace terroriste pour justifier son intervention. La Syrie, pourtant alliée récente de la coalition antidjihadiste, se retrouve désormais au centre d’une opération qui, malgré les dénégations de Damas, ne manquera pas d’attiser les rancœurs et de déstabiliser davantage la région.
Les fanfaronnades de Donald Trump, menaçant les terroristes de frappes « plus dures que jamais », résonnent comme une tentative désespérée de rassurer une opinion publique américaine préoccupée. Mais derrière cette rhétorique guerrière, se cache une réalité plus complexe : l’incapacité à éradiquer un ennemi diffus, et le risque constant d’un enlisement dans un conflit qui n’en finit plus. Une démonstration de force coûteuse, dont l’issue reste, comme souvent, incertaine.






