
Le 20 septembre 2025, alors que la marche pour le climat « Make Billionaires Pay » battait son plein à New York, une déclaration retentissante a secoué les observateurs. Non, elle n’est pas venue d’un économiste de gauche, mais de Steve Bannon, l’ancien conseiller de Donald Trump. Bannon a asséné que « Le déficit n’est pas soutenable (…). Et s’il faut que ça saigne, ça doit venir des riches, de la classe des milliardaires. Ça ne peut pas venir des classes moyennes, c’est suffisamment dur de s’en sortir aujourd’hui. » Cette sortie, provocatrice pour un homme de droite, souligne une fracture idéologique inattendue au sein même du mouvement MAGA.
Malgré l’influence persistante de Bannon, il est hautement improbable que Donald Trump, s’il accédait au pouvoir, mette en œuvre une telle mesure. Ses précédentes politiques fiscales ont d’ailleurs massivement avantagé les entreprises et les plus fortunés, creusant le déficit plutôt que de le combler. Cette contradiction flagrante entre le discours et la pratique démontre l’hypocrisie manifeste qui entoure le débat sur la taxation des plus riches aux États-Unis.
Pourtant, l’idée d’une imposition accrue des grandes fortunes gagne du terrain à l’échelle mondiale. Du Brésil à la Norvège, en passant par le Royaume-Uni et l’Allemagne, les appels se multiplient pour que les super-riches contribuent enfin équitablement. En France, la proposition de l’économiste Gabriel Zucman d’un impôt plancher de 2% sur les patrimoines dépassant 100 millions d’euros a déclenché une vive polémique.
Cette proposition, bien que soutenue par une grande partie de l’opinion publique et par plusieurs pays au G20, est férocement critiquée par des figures comme Bernard Arnault, qui la considère comme une attaque directe contre l’économie libérale. La question demeure: ces élites économiques, si promptes à dénoncer toute forme de taxation, sont-elles prêtes à affronter une réalité où le fardeau fiscal devrait être équitablement réparti, ou continueront-elles à s’accrocher à leurs privilèges au détriment de l’intérêt général?






