
La promesse d’une hausse inévitable de la taxe foncière, confirmée par Bercy pour 7,4 millions de logements, a rapidement viré au fiasco politique. En moins de quarante-huit heures, le gouvernement s’est retrouvé contraint à une opération de « déminage » maladroite, face à une levée de boucliers générale. Malgré les affirmations du ministère sur un caractère non politique de cette augmentation moyenne de 63 euros par foyer, le constat est clair : l’exécutif a gravement sous-estimé la réaction des citoyens et de la classe politique.
Les critiques ont fusé de toutes parts. De la gauche à la droite, en passant par le centre, l’indignation a été unanime. Même l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, pourtant issu de la majorité, a publiquement plaidé pour l’« abandon » pur et simple de cette hausse. Un signe révélateur du malaise profond généré par cette annonce, au moment même où les maires de France se réunissaient à Paris, eux-mêmes peu enthousiastes à l’idée de devoir justifier cette ponction supplémentaire auprès de leurs administrés.
Cette situation met en lumière une déconnexion préoccupante entre les décisions de Bercy et les réalités vécues par les propriétaires. L’argument d’une augmentation de 466 millions d’euros pour les communes ne semble pas convaincre, alors que de nombreux contribuables peinent déjà à boucler leurs fins de mois. La question de la fiscalité locale demeure un sujet explosif, et cette tentative de « temporisation » n’a fait qu’accentuer le sentiment d’un gouvernement navigant à vue, sans réelle stratégie pour apaiser les craintes et les frustrations.






