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Face aux annulations abusives, de plus en plus de restaurants imposent une empreinte bancaire à la réservation, instaurant une « taxe lapin » controversée.

C’est une tendance alarmante qui prend de l’ampleur dans le paysage de la restauration française : les établissements, excédés par les annulations de dernière minute et les absences injustifiées, exigent désormais une empreinte bancaire à la réservation. Cette pratique, baptisée la « taxe lapin », vise à compenser le manque à gagner colossal engendré par les « no-shows » – ces clients qui réservent et ne se présentent jamais, sans même un coup de fil pour prévenir.

La crise sanitaire a manifestement aggravé ce fléau. De nombreux restaurateurs ont vu leurs marges déjà précaires s’effondrer à cause de ces tables vides. Certains établissements déplorent jusqu’à 40 couverts perdus sur une seule soirée, un désastre économique pour des entreprises qui jonglent déjà avec des charges exorbitantes et des difficultés de recrutement.

Initialement réticents à imposer cette contrainte financière à leurs clients, les restaurateurs n’ont eu d’autre choix que de s’y résoudre. Ce qui a commencé par les grands groupes s’étend désormais à toutes les réservations, afin de « sécuriser » une activité mise à mal. Les pénalités peuvent varier de 10 euros à plusieurs centaines d’euros, une somme non négligeable pour le consommateur imprudent.

D’un point de vue légal, cette pratique est tout à fait licite. Les restaurateurs sont en droit de demander des garanties ou même un paiement anticipé pour contrer les pertes. Bien que cette mesure suscite des débats, elle est perçue par les professionnels comme une bouée de sauvetage indispensable face à l’incivilité grandissante. La confiance entre restaurateurs et clients semble définitivement brisée, marquant une ère nouvelle où la liberté de réservation sans engagement cède la place à une rigueur financière impitoyable. Les clients sont désormais avertis : ne pas honorer une réservation pourrait coûter cher.